Communiqué de presse

Négociation dans le secteur public

Un dépôt insultant, une fois de plus

Article publié le : 2023-10-29 13:09:02
Dernière mise à jour : 2023-10-29 16:00:09
Un nouveau dépôt qui laissera les travailleuses et les travailleurs sur leur faim

 

« Beaucoup de bruit pour rien : une bonification pitoyable de seulement 1,3 % sur une durée de cinq ans. » C’est avec une vive déception, mais peu d’étonnement, que les porte-paroles du Front commun ont pris connaissance du dépôt effectué ce matin par le Conseil du trésor, lequel est reçu comme un affront. Encore une fois, le gouvernement démontre son incapacité à comprendre les difficultés vécues dans les services publics et à réaliser l’urgence de sauver le bateau qui est en train de couler. Il prouve de plus sa déconnexion complète face à la colère des travailleuses et des travailleurs qui, épuisés, portent sur leurs épaules des services publics plus que jamais fragilisés.

« Ce dépôt est une nouvelle claque au visage des 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun. C’est une insulte. C’est trop peu trop tard. Pour nos gens, tendre l’autre joue, c’est terminé », ont tonné d’une seule voix les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Malgré le fait que 100 000 personnes sont venues appuyer le Front commun dans les rues le 23 septembre, malgré un mandat de grève générale illimitée adopté à 95 % et l’annonce d’une première journée de grève, l’éléphant a encore accouché d’une souris. Le gouvernement continue de vouloir tout décider seul, de tout imposer, habitué à manœuvrer ainsi depuis sa première élection, en 2018.

« Nous ne voyons rien dans ce dépôt qui permettrait de lever la grève. Nous devons nous rendre à l’évidence. La grève est la seule solution pour que le gouvernement comprenne. Puisqu’il le souhaite, on va l’exercer haut et fort le 6 novembre prochain », ont renchéri les porte-paroles. Ces derniers ont aussi précisé qu’ils prendront le temps d’analyser le dépôt en détail et en feront la présentation à leurs instances respectives, mais il ne fait déjà aucun doute qu’il n’est pas à la hauteur des attentes de leurs membres.

Offre salariale

L’offre salariale, qui est passée de 9 % sur cinq ans à 10,3 % pour la même période, ne réglera en rien l’immense retard que subissent les 420 000 travailleuses et travailleurs regroupés en Front commun par rapport aux autres Québécoises et Québécois.

« La nouvelle offre salariale ne réussira pas à nous sortir de l’appauvrissement proposé par le gouvernement. Nous jouons toujours dans le même mauvais film, un film catastrophe. »

Rappelons que le gouvernement a choisi de donner aux parlementaires 30 % d’enrichissement et de rattrapage auxquels viendront s’additionner d’autres augmentations annuelles et qu’il a offert 21 % aux policiers de la Sûreté du Québec. L’entente salariale à convenir avec le Front commun devra le considérer.

« Nous constatons que ces offres substantielles ont été offertes à des emplois à majorité masculine, alors que les services publics, composés à 78 % de femmes, ne se font offrir que des miettes. On est encore devant une discrimination inacceptable envers les femmes. »

Primes

En reconduisant certaines primes jusqu’au renouvellement de la convention collective, la ministre LeBel a posé le seul geste sensé dans le contexte, mais il ne s’agit pas d’un gain, c’était déjà acquis. S’attaquer aux conditions de travail et de pratique des travailleuses et des travailleurs œuvrant dans des secteurs en difficulté, de la part d’un gouvernement qui prétend vouloir être un employeur de choix, aurait été une grave erreur. Cependant, en mettant fin à des mesures administratives prévues dans le cadre de la COVID-19, le gouvernement met le feu aux poudres.

Retraite

Le recul du gouvernement sur une mesure de « détention » qu’il voulait imposer au Régime de retraite du personnel employé du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) – soit le fait de faire passer la retraite sans pénalité de 55 à 57 ans pour les personnes ayant 35 ans de service – constitue une bonne nouvelle, certes, mais l’attaque majeure demeure alors que le régime est pourtant en excellente santé financière, dont la réduction des rentes exigées sous prétexte d’une bonification du régime de rentes du Québec (RRQ).

Tables sectorielles

Le règlement de cette négociation passe certes par une entente à la table centrale, mais également aux tables sectorielles. « Malgré tous les signaux envoyés à ces tables, dont l’élagage mené récemment, nos vis-à-vis patronaux répondent qu’ils n’ont aucun mandat pour parler même de leurs propres demandes. Nous sommes rendus à nous questionner sur la volonté et la capacité du gouvernement à convenir d’ententes satisfaisantes prochainement. »

Comme toujours, le Front commun sera disponible pour négocier afin de faire avancer cette négociation rapidement, à la satisfaction de ses membres.

Government makes an insulting offer – again

 

“An extra 1.3% over 5 years – pathetic. It’s just a big fuss about nothing.” Front commun representatives were extremely disappointed, though not terribly surprised, when they learned the contents of the offer tabled this morning by the Treasury Board. This offer is seen as an affront. Once again, the government simply doesn’t understand the problems experienced in public services or the urgency of saving a ship that is about to sink. It is also utterly disconnected from workers’ anger as they continue, despite their exhaustion, to carry the weight of fragile public services on their shoulders.

“This offer is another slap in the face for 420,000 Front commun workers,” thundered CSN first vice-president François Enault, CSQ president Éric Gingras, FTQ president Magali Picard and APTS president Robert Comeau, speaking with one voice on behalf of the Front commun. “Too little, too late – it’s an insult. The workers we represent are done with turning the other cheek.”

Even though 100,000 people turned out in the streets to support the Front commun on September 23, even though a mandate for an unlimited general strike was adopted with 95% in favour, even though a first day of strike action has been announced, once again the mountain has given birth to a mouse. The government still wants to decide everything on its own and impose its will, a habit it’s developed since it was first elected in 2018.

“From our point of view, there’s nothing in this offer that would justify cancelling the strike,” added the spokespersons. “The fact is that strike action is the only thing the government will respond to. That’s what it wants, and our message will be loud and clear when we walk out on November 6.” The union leaders said they will take time to analyze the offer in detail, and will present it to their respective decision-making bodies. However, it is already clear that the offer does not meet their members’ expectations.

Pay offer

The pay offer, which has gone from 9% to 10.3% over 5 years, will do nothing to abolish the enormous pay gap between 420,000 Front commun workers and other Québec workers.

“The government is proposing that we should get poorer, and the new pay offer doesn’t change that,” said the spokespersons. “We’re still playing in the same crummy disaster movie.”

Meanwhile, the government chose to give MNAs 30% as a catchup pay increase, providing them with real gains, along with other yearly increases. SQ police officers were offered 21%. The agreement to be reached with the Front commun will have to that into account.

“Those substantial increases were offered for jobs that are mostly held by men,” said the union representatives. “Public service workers, meanwhile, are offered nothing but crumbs – and 78% of these workers are women. So what we’re seeing is discrimination against women, which is deeply unacceptable.”

Premiums

In extending some premiums until the collective agreement is renewed, Minister LeBel has done the only reasonable thing, given the circumstances. But this is not a gain for workers – they’re already receiving the premiums. And the government would have been making a serious mistake in attacking the conditions of work and practice of workers employed in sectors that are struggling with major problems, especially since it claims that it wants to be an employer of choice. At the same time, the government is setting off a powder keg by abolishing administrative measures taken under COVID.

Pension issues

The government has withdrawn a “detention” measure that it wanted to associate with RREGOP (the Government and Public Employees Retirement Plan). The idea was to force employees with 35 years of service to work until age 57, rather than age 55, before they could retire without being penalized. This is undoubtedly good news. However, the most significant attack is still there – a proposal to reduce RREGOP benefits because the Québec Pension Plan has been enhanced, even though RREGOP is in excellent financial shape.

Sectoral tables

Achieving a settlement for public-sector workers will certainly require an agreement at the central table, but there will also have to be agreements at sectoral tables. “Despite all the signals recently sent out at these tables, including a reduced number of demands, our counterparts from the employer side tell us they have no mandate to discuss even their own demands,” said union leaders. “We’ve reached the point where we’re wondering if the government actually has the will or the ability to reach satisfactory agreements in the near future.”

The Front commun is available as ever to negotiate and achieve rapid progress, to its members’ satisfaction, at the bargaining tables.

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